Des explosions d’étoiles (connues sous le nom de supernova) ont déjà été observées au sein de notre galaxie. Même si c’est spectaculaire, cela n’a rien d’extraordinaire sur le plan scientifique.
Puis on a observé des supernovæ un peu différentes de celles classiquement connues.
On a d'abord cru que c'était des explosions d'étoile à neutrons dans notre galaxie car une explosion d'une étoile à neutron dans une autre galaxie ne serait pas visible. En effet, l’énergie dégagée n’est pas assez puissante pour traverser l'espace intergalactique.
Or si cela était des explosions au sein de notre galaxie (plus connue sous le nom de Voie Lactée), on aurait dû voir ces explosions uniquement dans la bande de la voie lactée qui est le plan de notre galaxie.
Les points brillants que l’on voit au sein de notre Voie Lactée sont principalement les étoiles de notre galaxie.
Les points brillants que l’on voit hors de notre Voie Lactée sont principalement des galaxies.
Donc les points rouges (supernovae) devraient se trouver uniquement dans notre galaxie la Voie Lactée.
Pourtant on voyait ces explosions partout dans le ciel, le plus souvent hors du plan de la Voie Lactée. Il fallait se rendre à l’évidence, ces explosions se faisaient dans d’autres galaxies.
La présence d’explosions dans tout le ciel suggère que les explosions se font hors de notre galaxie, et donc se font dans d’autres galaxies.
Mais là les scientifiques ne pouvaient pas accepter cela : si on voyait ces explosions se trouvant dans d'autres galaxies, c'est à dire à plusieurs millions voire milliards d'année lumière, c'est que l'énergie libérée était tellement puissante qu'elle ne pouvait exister. Cela voudrait dire qu'il faudrait fournir une masse d'énergie suffisante pour qu'une étoile grosse comme dix fois notre soleil soit pulvérisée en passant de l'état gaz en fusion à l'état d’énergie pure (c'est-à-dire en lumière) en un dixième de seconde !!!
Du coup pendant des années les scientifiques se disaient que c'était physiquement impossible et qu'il y avait une autre explication plausible car cette quantité infinie d'énergie ne pouvait exister. C'était inconcevable.
Et puis à force de calcul ils ont dû se rendre à l'évidence et dire cette superbe phrase : "Comprendre l'Univers n'est pas un problème d'énergie mais un problème de notre cerveau". C'était bel et bien des explosions de supernovæ dans d'autres galaxies. On nomma ces explosions "Sursauts gamma" (ou hypernovae), du nom du rayonnement émis.
On avait refusé de croire à ce que l'on voyait car cela ne pouvait pas exister en terme d'énergie. Et pourtant si.
Du coup un autre problème arriva.
Avec de telles explosions visibles d'aussi loin, cela veut dire qu’à proximité de ces dernières, l'énergie est suffisante pour détruire n’importe quel corps céleste.
Or, à l'échelle de l'Univers "proximité" peut dire 1 millions d'années lumière.
Ces explosions agissent comme des bombes nucléaires gigantesques détruisant tout sur leurs passages.
En terme de probabilité, avec toutes les galaxies et tous les systèmes solaires de notre Univers, nous ne pouvons vraisemblablement pas être "seuls" et tout scientifique se doit d’accepter l'hypothèse qu'il existe de la vie ailleurs que sur Terre.
Pourtant nous n'avons jamais eu de preuves de l'existence de ces vies.
Une des explications serait que chacun de ces sursauts gamma "stérilisent" autour d'eux les systèmes solaires sur plusieurs millions d'années lumières.
Ainsi il est fort probable que de nombreuses planètes ayant abrité la vie, furent détruites par ces sursauts gamma, d’où le nom malicieux "Étoile de la Mort" tiré de la célèbre trilogie "La guerre des étoiles". Cette stérilisation pourrait survenir trop rapidement et trop souvent, empêchant toute vie d’atteindre un niveau de développement suffisant pour rentrer en contact avec d’autres formes de vie.
À titre indicatif si une supernova explosait à un million d'année lumière de nous, après ce laps de temps, nous ne verrions qu'un flash bleu extrêmement lumineux à travers le ciel entier et en quelques secondes la surface de la Terre s'embrasserait spontanément, les océans se mettraient en ébullition. En moins d'une minute la Terre ne serait plus qu'un immense brasier sur plusieurs kilomètres de profondeur de la croûte terrestre. Toute forme de vie serait alors annihilée.
Ces explosions, arrivant de manière non prédictives et plusieurs fois par an dans l'Univers, seraient donc une stérilisation naturelle de l'univers.
Cela veut dire que nous aussi sommes soumis à cette hypothèse statistique. Il y a 100 000 ans, à 100 000 années lumière de là, il y a peut-être eu une hypernova qui a explosé...
…Alors même que vous lisez ces lignes, un flash bleu pourrait illuminer le ciel...
Triste ? Non, réalité statistique.
Sources :
- Tiré des résultats scientifiques de Bohdan Paczinski, Institut de Princeton, New Jersey (USA) 1986.
- "La fin d'une étoile", diffusé le 1er février 2006 sur France5. Documentaire de 52 minutes réalisé par David McNab et coproduit par Dox Productions/Channel Four. Production : David Sington. Production associée : Duncan Copp. Adaptation : Caroline Henry. Narration : Régis Reuilhac. 2001.